Consulter un psychologue dans notre culture française a souvent une connotation négative. Se confier, avoir le sentiment de se plaindre, déprimer, c’est mal vu, et cela révèlerait une grande faiblesse. Cependant… S’aventurer dans une relation thérapeutique, pour explorer et découvrir des facettes de nous-mêmes qui sinon resteraient en friche, est l’un des secrets pour devenir nous-mêmes.
Je préfère l’appel téléphonique pour fixer un rendez-vous, plus élaboré qu’un simple mail, car c’est l’occasion de préciser votre demande et de répondre à vos premières questions. J’ai pris pendant une certaine période des rendez-vous par site interposé, soi-disant pour « gagner du temps » et des « clients », mais cette formule manque de chaleur humaine. J’accepte des visio-consultations quand le contexte géographique l’exige, cependant ce contact ne facilite pas le laisser-parler et ne permet pas une vraie rencontre.
Je réponds à vos premières interrogations :
« Est-ce que vous traitez tel problème, tel symptôme ? »
On souffre de choses qui nous appartiennent. Le symptôme qui nous protège et nous gêne et à la fois est une « solution » qui révèle nos contradictions intérieures souvent inconscientes. Aussi, je centre ma réponse sur vous-même qui serez le sujet de votre soin, pour ouvrir votre réflexion.
« Combien de séances seront nécessaires ? »
Le temps psychique n’est pas le temps social. C’est vous qui déciderez, à votre rythme : un jour, un mois, un an ou plus, selon. Certains veulent « résoudre » un problème ponctuel. D’autres souhaitent apprendre à se connaitre et comprendre leurs relations avec les autres et avec le monde. Je vous proposerai trois séances avant de décider du temps que vous jugerez bon pour vous.
La première séance :
En quoi puis-je vous aider ?
Vous m’annoncez un mal être, un manque de confiance en vous, un problème de solitude, des relations difficiles ou toxiques, des problèmes de communication avec vos parents, votre amoureux (se), des soucis sexuels. Ou bien des comportements et symptômes gênants : crises d’angoisse, colères, dépression, boulimie, alcoolisations excessives, maux de tête et autres somatisations, une épreuve, une rupture, un deuil.
« … j’ai besoin de parler
… je cherche une oreille objective
… je suis mal depuis longtemps
… j’ai des maux de tête
… j’ai des crises d’angoisse
… j’ai des blocages
… je suis addict aux jeux
… j’ai mal à mon couple
… j’ai des problèmes avec ma famille, mes enfants
… ça ne va pas dans mon travail »
Parler de soi à un psychologue n’est pas chose facile, surtout la première fois. Exprimer vos pensées intérieures, dire ce que vous ressentez, est un « entraînement » qui demande plusieurs semaines, voire plusieurs mois, avant d’être tout à fait à l’aise jusqu’au moment où vous allez découvrir avec surprise -et plaisir- les autres parties de vous-même.
Vous répondre est également difficile. Ce premier entretien exige une attention particulière. Il amorce, porte, et condense le processus de la thérapie, permet de définir vos attentes, les améliorations espérées, et instaure le cadre dans lequel se glissera « la parole qui guérit ».
Avant de nous séparer, je résume ce qui a été dit, j’évoque le point sensible, je vous propose des pistes de réflexions, puis recueille votre assentiment ou non à poursuivre, auquel cas nous déterminerons la fréquence et le contrat financier. Selon, nous nous disons adieu, au-revoir, ou reprenons un rendez-vous. Pour certains, la vie psychique est une menace, un danger. Ils ont fait un pas, mais ne reviendront pas. D’autres ont besoin d’être rassurés du bien-fondé de leur démarche. D’autres affirment le souhait de mieux se connaître. Venir voir un psychologue à partir d’une question, d’un mal-être est une étape intéressante pour s’éveiller à sa vie psychique et faire des meilleurs choix de vie.
Au cours du suivi, nous allons conduire une enquête pour débusquer la source de votre mal-être. Je ne vous restituerai pas un soi-disant savoir, mais vous inviterai à déchiffrer la signification de votre symptôme ou/et de votre comportement, à accepter vos fragilités et découvrir vos forces, à réaliser ce qui est bon pour vous en assumant les conséquences de vos actes, sans nuire à vous-mêmes ni aux autres.
L’art du thérapeute
J’écouterai vos mots, vos hésitations, vos silences avec « ma troisième oreille ». Je tâcherai de rester neutre, c’est-à-dire d’oublier mes opinions, pour analyser votre transfert en écho avec mon contre-transfert (ce qui fera l’objet d’un autre mini-article). Je vous encouragerai à activer votre énergie psychique sans laquelle nous ne serions pas humains.
Cecile Planche, Lyon 20 avril 2023